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Écrit par Miora R. publié le 26 octobre 2022
Îlots de chaleur urbains à Toulouse : comment y faire face ?
En ville, les températures peuvent sensiblement varier d’une zone à l’autre. Dans certains cas, et comme on a pu le constater cet été, ce sont les degrés qui peuvent changer de tout au tout. Dans la plupart des métropoles et Toulouse ne fait pas exception, les îlots de chaleur urbains deviennent de plus en plus préoccupants. Afin de lutter contre ces phénomènes liés au dérèglement climatique, Toulouse Métropole met en place des dispositifs et des outils de suivi et de prévention. Les pointures de la construction de programmes neufs à Toulouse travaillent également dans ce sens pour proposer des habitations respectueuses de l’environnement. Comment faire face aux îlots de chaleur urbains en ville ? On vous répond.
Qu’est-ce qu’un îlot de chaleur urbain ?
Phénomène local, un îlot de chaleur urbain résulte d’une augmentation de température dans une ville par rapport aux zones forestières ou rurales voisines. En d’autres termes, c’est une élévation localisée de températures (températures maximales diurnes et nocturnes), enregistrée en milieu urbain. Les variations de température à Toulouse sont mesurées par plusieurs capteurs installés dans toute la métropole. Les écarts de température peuvent aller jusqu’à 5 degrés entre le Capitole et les bords de la Garonne, par exemple. En effet, la chaleur est inégalitaire, on la ressent moins dans un jardin ou un parc qu'à proximité un bâtiment en béton. Pour rendre la ville plus respirable et améliorer l’urbanisme en fonction des îlots de chaleur, des actions sont menées.
Comment les îlots de chaleur se forment-ils ?
C’est un fait, plus on s’éloigne du centre-ville, plus les températures baissent. La minéralisation de l’espace public et la densité du bâti sont à l’origine des îlots de chaleur. Le béton emmagasine l’énergie solaire qui devrait se refroidir pendant la nuit, on parle ici d’inertie thermique. Les bâtiments stockent la chaleur pendant la journée et les surfaces en béton limitent le refroidissement nocturne de l’air. Ici, nous avons ce que l’on appelle un îlot de chaleur urbain nocturne. Concrètement, le phénomène est amplifié par le fait que les matériaux absorbent la chaleur en journée et la restituent la nuit.
Une problématique nocturne en généralité
De nombreuses études ont été menées depuis quelques années pour identifier précisément les îlots de chaleur urbains sur l’agglomération toulousaine. Il a été constaté, sous conditions favorables, que l’îlot de chaleur nocturne induit une augmentation de 4°C en moyenne. Il est centré sur le centre-ville et peut s’allonger la journée, modulé par la direction du vent. Il est intéressant de souligner que l’îlot de chaleur urbain est plus étendu et les températures sont plus homogènes le jour que la nuit.
Toujours selon les études menées, la partie la plus chaude dans la ville n’est pas le cœur historique, mais plutôt les faubourgs immédiats. En effet, dans ces zones, les bâtiments sont plus petits et les rues sont larges, ce qui induit un ensoleillement plus important dans la rue. Des variations de température peuvent aussi être constatées à une échelle plus fine, celle du quartier, entre autres. Cela est causé par l’influence de l’environnement immédiat.
Des différences de température d’une rue à une autre à Toulouse
Le collectif « Faiseur de ville » a pris des mesures dans la ville à l’aide de thermomètres infrarouges pour rendre compte des îlots de chaleur. Arnaud Rivière, un membre du collectif, a obtenu des résultats pour le moins impressionnants. La température maximale au sol au niveau de la rue Alexandre Falguière était de 54,8°C alors que la température ambiante était de 32°C.
Il passe ensuite à la rue de la Concorde, dans le prolongement de la précédente, pour y faire des relevés. La température au sol y était de 34,7 °C. Les deux rues sont pourtant en enfilade, la différence réside dans la stratégie d’aménagement choisie. La rue de la Concorde accueille des arbres qui créent des ombres, alors que la rue Alexandre Falguière n’en est pas pourvue. La présence de plan d’eau ou de végétation empêche la hausse des températures.
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Les types de matériaux et les couleurs ont un impact sur la chaleur
L’expérience menée à Toulouse a permis de comprendre que les matériaux et les couleurs influent beaucoup sur la chaleur. La température mesurée sur les pavés en granit gris de la promenade centrale, par exemple, est de 43,6 °C, alors que sur le reste de l’esplanade, le mercure est monté jusqu’à 47,9 °C, soit une différence de 4 °C. Une route plus claire pourrait donc permettre de faire baisser la température de plusieurs degrés.
Cela s’explique par l’effet albédo. Les surfaces sombres ont tendance à emmagasiner la chaleur, tandis que les surfaces claires et blanches permettent de réfléchir l’énergie solaire. Sur le goudron peint en blanc du pont Saint-Pierre, la température enregistrée était de 45,4°C, alors que sur celui en couleur « bitume », elle était de 54,5°C.
Un risque sanitaire pour les populations
Les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus ressentir dans la métropole toulousaine, entre aggravations des épisodes de pollution et périodes de canicules fréquentes. Un aménagement non adapté peut aggraver la situation et augmenter le nombre d’îlots de chaleur urbains. L’agencement et volumes des bâtiments, la configuration des rues, les matériaux et revêtements (briques, béton, acier, bitume) et les couleurs ont des impacts directs sur ces phénomènes.
Le confort d’été des habitants peut diminuer drastiquement avec l’augmentation brutale des températures que l’on connait aujourd’hui. Les personnes les plus sensibles aux fortes chaleurs courent un risque conséquent, notamment les personnes âgées.
Une démarche orientée vers le climat dans le PLUiH
Le nouveau PLUiH (plan local d’urbanisme intercommunal habitat) de la Métropole de Toulouse est davantage orienté vers une démarche climat, comme le souhaitait le collectif « Les faiseurs de ville ». La préparation de la ville de demain doit se faire maintenant. La Métropole a défini ses priorités pour une ville plus respirable, en anticipant et en s’adaptant à l’impact du changement climatique.
Une dynamique d’adaptation au changement climatique est inscrite dans le PLUiH. Son principal objectif est de définir un projet urbain pour la métropole et d’établir les règles de développement de l’urbanisme et de l’habitat, de manière équilibrée, et ce, pour les 37 communes membres.
Les actions menées
Les îlots de chaleur urbains sont surveillés de très près par la Métropole. La collectivité a installé plus de 60 capteurs météo sur son territoire, en collaboration avec le CNRM (centre national de recherche en météorologie), dans une stratégie d’adaptation au changement climatique. Des outils spécifiques sont également utilisés pour intégrer les enjeux climatiques dans la construction de la ville de demain. Le but est de multiplier les projets d’aménagement durables.
Le chantier « Observatoire urbain et environnemental » compte se lancer dans la construction de la ville de demain en ayant pour objectif de connaître la métropole en détail. Pour cela, les données des observations aériennes, spatiales, terrestres et les technologies innovantes vont être utilisées. De nouveaux services vont être développés et une campagne d’information des citoyens est au programme. La première mission de l’observatoire concerne l’ébauche d’un service climatique métropolitain et le projet de monitoring d’îlot de chaleurs urbains.