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Écrit par Miora R. publié le 30 novembre 2022
RER toulousain : le projet de nouveau sur les rails
Gardé au chaud dans les cartons depuis plusieurs années, le dossier du RER toulousain est remis sur la table par l’association “Rallumons l’étoile”. Si tous les feux sont au vert, celui-ci offrirait une certaine complémentarité avec la 3ème ligne de métro. Il permettrait ainsi une meilleure desserte des villes périphériques et encouragerait davantage les métropolitains à avoir recours aux transports en commun.
L’émergence de programmes neufs dans l’agglomération toulousaine montre à quel point de plus en plus de monde s’intéresse à la qualité de vie qu’elle propose. Selon les dernières informations connues, les premières mesures devraient être prises dès 2024. Pour l’instant, le projet est en phase de discussion et d’enquête. On fait le point sur les contours du projet du RER toulousain.
Point sur le RER toulousain
Le principe du RER toulousain n’est pas le même que le RER parisien permettant de traverser la ville en empruntant des lignes souterraines, avec seulement quelques stations et aucun changement de ligne. Le RER toulousain se distingue par l’aménagement des lignes SNCF qui existent déjà, afin de pouvoir désaturer la gare principale : Toulouse Matabiau. Le principal enjeu de ce projet est de permettre aux usagers de traverser la métropole sans devoir changer de train, qu’ils habitent dans l’agglomération ou en ville.
Pour y arriver, il faudra augmenter la fréquence des trains (tous les quarts d’heure durant les heures de pointe) et créer des gares supplémentaires. Concernant l’amplitude horaire du RER toulousain, il y aura des trains de 6h du matin à minuit, avec une amélioration pertinente des correspondances au niveau des gares (métro, bus et TER). Le tarif à appliquer devrait être unique pour le RER, Téléo, le bus et le métro.
Proposition de création d’un RER A
Dans l’objectif d’améliorer considérablement la desserte en transport en commun du Nord et du Sud-Est de l’agglomération, l’association « Rallumons l’étoile » (association transpartisane portant le projet depuis des années) propose de créer une ligne RER A, sans réaliser de travaux, en essayant d’optimiser les lignes existantes de Castelnau-d’Estrétefonds à Baziège. Le cadencement à l’heure est également proposé, tout en profitant des terminus qui sont déjà en place à Matabiau et à Castelnaudary.
Un projet compatible aux grands chantiers ferroviaires en cours
Le projet du RER toulousain est parfaitement compatible avec les chantiers de la troisième ligne de métro et celui de la LGV Bordeaux-Toulouse. La réalisation de la ligne à grande vitesse libèrera plusieurs sillons supplémentaires sur la ligne classique entre Montauban et Toulouse, ce qui permettra de rajouter d’autres trains. Pour assurer le fonctionnement de toute l’aire urbaine toulousaine, il est indispensable de développer des services ferroviaires périurbains, en complémentarité du réseau urbain.
La métropole étouffe
Les besoins de la métropole en termes de nouveaux moyens de transport sont grandissantes. Le maire de l’Union, Marc Péré, a déclaré qu’il y a aujourd’hui une asphyxie croissante de toute l’agglomération dans ses axes principaux, de sa rocade aux axes Pibrac-Toulouse ou Muret-Toulouse, tout est saturé. En créant la première ligne de RER, cela permettrait de démontrer l’intérêt des lignes traversantes sur les autres branches de l’étoile.
Une démographie en constante hausse
C’est un constat. Même si le nombre important de nouveaux habitants dans l’agglomération toulousaine est bénéfique pour le secteur de l’immobilier et pour l’économie locale, l’asphyxie de la circulation représente le revers de la médaille. Cet aspect joue pourtant contre l’attractivité inégalable de la métropole et peut créer de réels dangers. La troisième ligne de métro ne résoudra qu’une seule partie du problème, étant donné qu’elle ne desservira ni la première, ni la deuxième et ni la troisième couronne.
Le projet du RER toulousain concerne aussi bien les personnes habitant dans les couronnes que celles qui se déplacent quotidiennement en banlieue (environ 50 000 toulousains). Il faut bien comprendre que les projets de développement du RER et du métro sont complémentaires.
La voiture représente le moyen de transport le plus utilisé
L’Insee a réalisé une enquête en 2020 concernant les modes de déplacement des habitants dans l’agglomération toulousaine. D’après les résultats, l’agglo accueille quotidiennement 129 000 personnes et moins de 10 % d’entre elles utilisent les transports en commun. Généralement, elles utilisent leur voiture personnelle et habitent, pour la plupart, en dehors de la zone. Il s’agit d’une urgence selon Marc Péré, il faut développer au plus vite des lignes de transport cadencées pour traverser rapidement les deux villes, en utilisant le réseau ferroviaire.
Un drame pour l’environnement
La pollution créée par le nombre important de véhicules qui circulent dans la métropole est une bombe à retardement pour l’environnement et contribue énormément au réchauffement climatique. La mise en place du RER toulousain permettra de lutter contre ces fléaux. Malheureusement, les aménagements qui s’y raccordent nécessitent environ 10 ans et aucune volonté politique n’a été remarquée depuis déjà 4 ans.
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Une idée déjà insufflée il y a 4 ans
Notre scénario exploratoire illustre ce que pourrait être un réseau RER/Métro irriguant la grande agglo toulousaine.
— Rallumons l'Etoile ! (@Rallumonsetoile) October 13, 2022
Le conseil de @TisseoSMTC du 19/10 pourrait acter ce chgt de noms : métro C et RER C.@jmlattes @GibelinLuc @Colomiers31 @TSuaud @chlubac @guillaurens @philswing pic.twitter.com/pEd2wXJu1A
L’idée du RER toulousain circule depuis 4 ans déjà, mais aucune décision n’a été prise durant ce laps de temps. En 2018, le maire de l’Union avait lancé le projet avec les 5 branches de l’étoile étudiée. Un an plus tard, une version légèrement modifiée a été proposée par « Rallumons l’Étoile », mais depuis, rien n’a été décidé de façon concrète. La mise en œuvre du projet porté par l’association a pourtant été votée à l’unanimité par les 5 communes de l’agglomération.
Dernièrement, l’opposition du conseil syndical de Tisséo-Collectivités, autorité organisatrice des transports en commun de l’agglomération toulousaine, a ravivé le débat sur le sujet. La création d’un RER toulousain sera réalisée en utilisant les infrastructures ferroviaires en étoile autour de Toulouse.
Un financement partagé
La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, est en faveur du projet de RER toulousain. Elle a précisé qu’il doit être soutenu et rendu possible par tous. Le souci, selon elle, concerne les questions de financement.
La Région investit depuis plusieurs années dans les projets ferroviaires. Elle a déboursé environ 140 millions d’euros pour défendre les aménagements ferroviaires du Nord toulousain qui permettront d’amener la LGV jusqu’à Toulouse et d’offrir une amélioration des dessertes sur la ligne classique dans la zone nord de l’agglo. Par ailleurs, Carole Delga a précisé que la Région soutient également la commande centralisée du réseau et l’élargissement des souterrains à Matabiau, ce qui représente une enveloppe de 60 millions d’euros.
Elle contribue aussi, à hauteur de 7,4 millions d’euros, aux études menées sur l’ensemble des branches de l’étoile toulousaine, cofinancées par l’État. La Région ne peut pas assurer seule le financement du projet. Pour que les choses puissent avancer le plus rapidement possible, il est essentiel que le financement soit partagé entre toutes les collectivités concernées et l’État, en plus de Tisséo.
En attente des contours techniques du projet
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, est aujourd’hui dans l’attente de la partie technique du projet du RER toulousain. Il a précisé que ce dernier est une solution à voir de près, mais que jusqu’ici, aucun élément concret n’est encore à étudier.
La maire de Colomiers, Karine Traval-Michelet, a déposé un vœu à Toulouse Métropole pour connaître la position de la Métropole sur la proposition de développement ferroviaire. L’adoption de ce vœu, voté à l’unanimité par les élus de Toulouse Métropole, est un véritable bond en avant pour le président de l’association « Rallumons l’étoile », Benoît Lanusse. Il a expliqué que le fait que Tisséo et Toulouse Métropole acceptent de commencer des discussions concrètes sur le sujet est une étape cruciale. Il est parfaitement conscient qu’il y a encore beaucoup de travail à accomplir, mais selon lui, on est sur la bonne voie. Il faut savoir que le président du Conseil départemental, Georges Méric, s’est aussi déclaré favorable au projet.