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Écrit par Hervé Koffel publié le 12 décembre 2025
Le nouveau parvis de Brienne à Toulouse a été inauguré ce mercredi
Le rideau s'est levé sur le Grand Parc Canal. Mercredi 10 décembre, Jean-Luc Moudenc a coupé le ruban du parvis de Brienne Saint-Pierre, première réalisation d'un vaste projet urbain qui ambitionne de réinventer les berges toulousaines. Entre la Toulouse School of Economics et l'église Saint-Pierre-des-Cuisines, un jardin de 1 500 m² et une esplanade piétonne remplacent l'ancien parking. Le signal de départ d'une transformation au long cours.
Un parvis piéton entre patrimoine et modernité
Fini le ballet des voitures garées en épi le long des allées de Barcelone. Le bitume a cédé la place à une large promenade piétonne, bordée de bancs et ponctuée de 29 arbres fraîchement plantés : tilleuls, sophoras, micocouliers et arbres de Judée dessinent une nouvelle canopée au-dessus du canal. Une piste cyclable bidirectionnelle, séparée du cheminement piéton par des bordures en granit, court jusqu'à la rue Lancefoc.
Le cœur du dispositif bat sur la place des Reines et Rois Wisigoths, transformée en belvédère végétal. Treize grands arbres y composent un écrin de verdure d'où le regard plonge sur le canal et, au-delà, sur le dôme de La Grave. Devant l'entrée de la Toulouse School of Economics, l'ancien parking s'est mué en esplanade minérale et végétale. L'école d'économie trône dorénavant « comme sur un piédestal », selon les termes du chef de chantier.
Le nouveau plan de circulation accompagne cette transformation. Depuis fin septembre 2025, une borne de contrôle d'accès régule le passage rue de la Boule, réservée aux riverains. Les allées de Barcelone ne conservent qu'une voie de circulation et une file de stationnement, intercalée entre les plantations. Une configuration qui préfigure l'ambiance du futur Grand Parc Canal : à terme, une seule voie automobile longera chaque berge des canaux toulousains.
L'écluse Saint-Pierre sort de l'ombre
À deux pas du parvis, l'écluse Saint-Pierre a elle aussi fait peau neuve. Cet ouvrage hydraulique, érigé entre 1770 et 1776 sur les plans de l'ingénieur Joseph-Marie de Saget, marque l'entrée du canal de Brienne depuis la Garonne. Sa silhouette ovale, signature des écluses imaginées par Pierre-Paul Riquet un siècle plus tôt, lui confère une parenté directe avec le canal du Midi. L'ensemble figure d'ailleurs au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 7 décembre 1996.
Classée monument historique par arrêté du 24 avril 1998, l'écluse double a bénéficié d'une restauration minutieuse, pilotée en partenariat avec Voies Navigables de France (VNF). Les équipes ont procédé au nettoyage et à la consolidation des maçonneries anciennes, dans le respect des techniques traditionnelles et des plans originels de Saget. Des garde-corps ont été posés de part et d'autre de l'ouvrage pour sécuriser la promenade, sans altérer la sobriété du lieu.
Le rempart médiéval qui jouxte l'église Saint-Pierre-des-Cuisines profite lui aussi de cette cure de jouvence. Baigné d'un nouvel éclairage, il s'inscrit dans un parcours patrimonial qui relie le canal à la Garonne et ouvre une perspective dégagée sur la chapelle Saint-Joseph, de l'autre côté du fleuve.
Le Grand Parc Canal prend son envol
Le parvis de Brienne n'est que le prologue d'une partition bien plus ambitieuse lancée en 2021 par Toulouse Métropole et Voies Navigables de France : le Grand Parc Canal. Ce projet prévoit de transformer les abords des trois canaux toulousains (Brienne, Midi et Garonne) en un ruban vert de 30 kilomètres. Quatre communes sont concernées : Toulouse, Fenouillet, Lespinasse et Saint-Jory.
Pour orchestrer cette mutation, Jean-Luc Moudenc a fait appel à Jacqueline Osty, paysagiste auréolée du Grand Prix de l'Urbanisme 2020. « L'ambition est de réenchanter ce canal en créant un parc promenade qui traverse les différentes communes », expliquait-elle au Moniteur lors de la présentation du plan-guide. Son credo : inverser la hiérarchie des usages. Le piéton d'abord, au plus près de l'eau. Le cycliste ensuite, sur des voies dédiées. L'automobiliste enfin, cantonné à une file unique par berge.
À l'instar du projet Grand Matabiau Quai d'Oc de par la construction de ses nombreux aménagements et logements neufs, le chantier s'annonce titanesque, étant donné la fréquentation des chaussées le long du canal. Aujourd'hui, 40 000 véhicules transitent chaque jour au port de l'Embouchure, selon les chiffres de la Métropole. Pour apprivoiser ce flux, plusieurs opérations d'urbanisme tactique jalonneront les prochaines années : piétonnisation des trémies des Minimes, réaménagement du port Saint-Sauveur, végétalisation du bassin de l'Embouchure. Autant de tests grandeur nature avant des transformations pérennes. L'horizon final du projet : 2035.
Un chantier bouclé en quatorze mois
L'opération aura mobilisé une enveloppe de 9,4 millions d'euros, répartie entre trois financeurs : la Mairie de Toulouse, Toulouse Métropole et l'Université Toulouse Capitole, dont l'école d'économie TSE borde directement le site. Les travaux, confiés à l'Atelier Jacqueline Osty et Associés, ont démarré en septembre 2024 pour s'achever dans les délais prévus, malgré les aléas météorologiques.
Ce budget couvre l'ensemble des aménagements : terrassement, plantations, mobilier urbain, voie cyclable, restauration de l'écluse et mise en lumière du site. En parallèle, deux millions d'euros supplémentaires alimentent les opérations d'urbanisme tactique prévues sur d'autres tronçons du Grand Parc Canal.