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Écrit par Pierre Ferreiro publié le 20 août 2024
Toulouse : un PLUi-H 2025-2035 bas carbone pour une ville plus durable
Le Plan Local d'Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme Local de l'Habitat (PLUi-H) de Toulouse Métropole est un document stratégique clé pour le développement urbain et la gestion des logements neufs à Toulouse sur la période 2025-2035. Il vise à concilier urbanisation, durabilité et qualité de vie pour les résidents actuels et futurs.
Après l'annulation du précédent plan en 2021, ce nouveau PLUi-H doit prévoir l'arrivée d’environ 90 000 nouveaux habitants sur la prochaine décennie, tout en préservant les espaces naturels et en respectant les exigences environnementales de la loi Climat et Résilience. Il s’agit donc d’un document clé pour la transition écologique de la Ville rose.
Qu’est-ce que le PLUi-H de Toulouse ?
Le Plan Local d'Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme Local de l'Habitat (PLUi-H) est un outil fondamental pour la gestion de l'aménagement du territoire au sein de Toulouse Métropole.
Définition
Ce document fixe les grandes lignes de l'urbanisme et de la politique de l'habitat pour les 37 communes de la métropole, en définissant des règles d'utilisation des sols. Il englobe non seulement la création de nouveaux logements, mais aussi la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
Le PLUi-H est un cadre de référence pour l’instruction des permis de construire et autres autorisations d’urbanisme.
Un précédent PLUi-H annulé
L'annulation du précédent PLUi-H en 2021 a marqué un tournant. Le tribunal administratif avait jugé que ce plan ne protégeait pas suffisamment les espaces naturels. L’incohérence du document avait également été décriée, les mesures annoncées étant jugées insuffisantes pour les objectifs de consommation d’espace annoncés.
Dans l’attente de ce nouveau PLUi-H, la Métropole a dû réactiver les anciens plans locaux d’urbanisme et d’occupation des sols. Un pacte métropolitain pour l’habitat a ensuite été adopté afin de soutenir la construction de logements neufs sur le territoire.
Un nouveau PLUi-H très attendu
Le nouveau PLUi-H a été élaboré pour la période 2025-2035, avec des objectifs renforcés en matière de durabilité et de transition écologique. Ce document s'inscrit dans une démarche de concertation publique et de conformité avec les législations récentes, comme la loi Climat et Résilience.
Retrouvez toute la documentation du nouveau PLUi-H de Toulouse MétropoleLe nouveau PLUi-H, qui a été arrêté lors du conseil métropolitain du 20 juin, n’a pas encore été totalement approuvé. À l’heure actuelle, il est soumis aux personnes publiques associées pour avis. Une enquête publique sera ensuite organisée en début d’année 2025 pour recueillir les avis des administrés, en vue d’une approbation plus tard cette même année.
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Les orientations majeures du PLUi-H 2025-2035
Le PLUi-H 2025-2035 de Toulouse Métropole repose sur trois orientations stratégiques majeures visant à répondre à divers enjeux environnementaux et sociaux.
Répondre à une importante croissance démographique
L'une des principales priorités est de préparer le terrain pour la croissance démographique attendue, avec la construction de 7 400 logements par an pour accueillir 90 000 nouveaux habitants d'ici 2035. Ces logements seront répartis principalement dans les grands pôles urbains tels que Toulouse, Colomiers et Blagnac, afin de limiter l'étalement urbain.
Au total, sur la période donnée (10 ans), le PLUi-H vise un objectif de construction de 74 000 nouveaux logements dans la Métropole de Toulouse.
La sobriété foncière comme ligne directrice
La sobriété foncière est un autre axe central du PLUi-H, visant à réduire de moitié la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers par rapport à la décennie précédente. L'objectif est de protéger 95 % des espaces naturels existants, en alignant les politiques locales avec les exigences de la loi Climat et Résilience.
Le PLUi-H favorise ainsi le renouvellement urbain et la densification des zones déjà urbanisées. 87 % des nouveaux logements prévus seront construits dans des zones déjà urbanisées et proches des transports en commun.
Mettre l’accent sur la transition écologique
Les modes de déplacements doux à l’honneur
Le nouveau PLUi-H prévoit des mesures pour la promotion des mobilités durables, et intègre notamment le chantier de la ligne C du métro. Cette nouvelle ligne ne manquera pas de bouleverser les habitudes de déplacements dans la Métropole et de réduire la part d’usage de la voiture thermique.
Il prévoit ainsi l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, facilitant la transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement. Le développement des infrastructures pour les transports doux, tels que les pistes cyclables et les zones piétonnes, sera également à l’honneur.
« Cet enjeu est devenu central dans ce PLUi-H, que nous avons souhaité bas-carbone. En matière de planification, nous pouvons alors agir principalement sur les mobilités, en travaillant sur la cohérence urbanisme-transports. L’électromobilité sera également favorisée grâce à l’implantation de bornes de recharge dans les espaces publics et dans les résidences. »
Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole, pour l’AUAT
Démocratiser les énergies renouvelables
En outre, le PLUi-H prévoit d’intégrer le critère du confort d’été au centre des préoccupations dans le cadre de la construction des derniers logements neufs de Toulouse Métropole, qui souffre de la canicule et des îlots de chaleur.
Il encourage également l'intégration des énergies renouvelables dans les nouvelles constructions, avec un focus sur le photovoltaïque, la géothermie et la biomasse. Des unités de production d’énergies renouvelables devraient ainsi être intégrées à un certain nombre d’équipements publics.
Où seront construits les nouveaux logements du PLUi-H de Toulouse Métropole ?
Le nouveau PLUi-H de Toulouse Métropole prévoit une répartition stratégique des logements pour répondre à la croissance démographique tout en optimisant l’utilisation des infrastructures existantes et en limitant l'étalement urbain.
Les pôles urbains
Les grands pôles urbains de Toulouse, Colomiers, et Blagnac concentreront environ 72 % des nouveaux logements, permettant une densification autour des zones bien desservies par les transports en commun, notamment la future ligne C du métro.
Les pôles urbains secondaires, comme Balma et Tournefeuille, accueilleront environ 6 % des nouveaux logements. Ces zones, bien connectées à Toulouse et offrant un cadre de vie attractif, bénéficieront d’un développement résidentiel modéré pour renforcer leur capacité d’accueil sans compromettre leur qualité de vie.
Les communes relais et communes périphériques
Les communes relais, telles que Cugnaux, Saint-Orens-de-Gameville, et L’Union, joueront aussi un rôle important, en recevant 14 % des nouvelles constructions. Ces villes offrent des alternatives résidentielles pour ceux qui souhaitent s’éloigner des grands centres urbains tout en restant connectés grâce à des infrastructures de transport efficaces.
Les communes périphériques, comme Castelginest, Launaguet, et Aussonne, abriteront 8 % des nouveaux logements. Ces zones, moins densément peuplées, seront développées de manière modérée pour éviter un étalement urbain excessif tout en répondant à la demande croissante de logements.
La liste complète des villes concernées
Voici toutes les villes qui vont bénéficier de la construction de nouveaux logements avec le PLUi-H
Ville Classification Part de logements Aigrefeuille Commune périphérique 8% Aucamville Commune relais 14% Aussonne Commune périphérique 8% Balma Pôle urbain secondaire 6% Beaupuy Commune périphérique 8% Beauzelle Commune relais 14% Blagnac Grand pôle urbain 72% Brax Commune périphérique 8% Bruguières Commune périphérique 8% Castelginest Commune périphérique 8% Colomiers Grand pôle urbain 72% Cornebarrieu Commune relais 14% Cugnaux Commune relais 14% Drémil-Lafage Commune périphérique 8% Fenouillet Commune relais 14% Flourens Commune périphérique 8% Fonbeauzard Commune périphérique 8% Gagnac-sur-Garonne Commune périphérique 8% Gratentour Commune périphérique 8% Launaguet Commune périphérique 8% L'Union Commune relais 14% Lespinasse Commune périphérique 8% Mondonville Commune périphérique 8% Mons Commune périphérique 8% Mondouzil Commune périphérique 8% Montrabé Commune relais 14% Pin-Balma Commune périphérique 8% Pibrac Commune relais 14% Quint-Fonsegrives Commune relais 14% Saint-Alban Commune périphérique 8% Saint-Jean Commune relais 14% Saint-Jory Commune relais 14% Saint-Orens-de-Gameville Commune relais 14% Seilh Commune périphérique 8% Toulouse Grand pôle urbain 72% Tournefeuille Pôle urbain secondaire 6% Villeneuve-Tolosane Commune relais 14%
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Les défis environnementaux du nouveau PLUi-H de Toulouse Métropole
Le Zéro Artificialisation Nette
L'un des objectifs majeurs est la réduction de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers. En effet, le plan prévoit de limiter cette consommation à 468 hectares maximum pour la décennie, soit une réduction de 50 % par rapport à la période précédente (963 hectares).
Il s’agit d’un objectif intermédiaire dans la mise en place du Zéro Artificialisation Nette, une politique d’urbanisme qui vise à stopper totalement l’étalement urbain dans l’hexagone d'ici 2050. En vue d’atteindre cet objectif, il est nécessaire de reconstruire sur du foncier existant, comme dans le cadre du futur quartier Brouardel-Béarnais-Sébastopol.
Une utilisation responsable des espaces artificialisés
L’usage des 468 hectares de terres pouvant être artificialisées dans le cadre du PLUi-H 2025-2035 a été mûrement réfléchi. Elles devraient être utilisés de la manière suivante :
Usage Hectares Dédiés Production de logements neufs 171 ha Accueil de nouveaux emplois 85 ha Création de nouveaux équipements 59 ha Transports (voirie, voies ferrées, etc...) 68 ha Selon ces estimations, 383 hectares seraient nécessaires pour mettre en œuvre les projets de la Métropole. C’est 85 hectares en-dessous de la limite imposée par le principe du Zéro Artificialisation Nette.
Classement et protection des espaces naturels
Le nouveau “plan de route” de la politique d’urbanisme toulousaine accorde une attention particulière à la protection des espaces naturels classés, essentiels pour la préservation de la biodiversité et la lutte contre les îlots de chaleur urbains.
Près de 9 500 hectares sont classés en zones naturelles, où toute urbanisation est interdite. Parmi ces espaces, 4 200 hectares sont classés comme boisés, et bénéficient ainsi d’une protection renforcée.
Garantir la mixité sociale
Le PLUi-H 2025-2035 de Toulouse Métropole intègre une politique ambitieuse de mixité sociale, essentielle pour répondre aux besoins de logement abordable dans une métropole en pleine expansion.
Des quotas de logements sociaux et abordables
Le plan impose que 60 % des nouveaux logements dans les communes de plus de 3 000 habitants soient des logements sociaux ou abordables. Plus précisément, 25 % des logements devront être abordables, tandis que 35 % seront des logements locatifs sociaux.
Cette stratégie vise à rattraper le retard de certaines communes en matière de logements sociaux, conformément aux exigences de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains).
Prévenir la ghettoïsation
Le PLUi-H s’engage à répartir équitablement ces logements sur l’ensemble du territoire métropolitain, afin de promouvoir une véritable mixité sociale et de prévenir la ghettoïsation. Pour cette raison, de nombreux logements sociaux sont inclus dès la phase de conception des nouveaux écoquartiers toulousains.
Nouveau PLUi-H de Toulouse : ce qu’il faut retenir
- Objectifs principaux : accueillir 90 000 nouveaux habitants, préserver 95 % des espaces naturels, respecter la loi Climat et Résilience;
- Répartition des logements : 72 % dans les grands pôles urbains (Toulouse, Colomiers, Blagnac), 6 % dans les pôles secondaires, 14 % dans les communes relais, 8 % dans les communes périphériques;
- Transition écologique selon trois axes : densification urbaine, énergies renouvelables, construction bioclimatique, mobilité durable;
- Mixité sociale : 60 % de logements abordables et sociaux dans les communes de plus de 3 000 habitants.
