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Écrit par Sophie Castella publié le 11 mars 2025
Les grands projets urbains qui vont transformer Toulouse en 2025
2025 démarre à Toulouse sous le signe des grands chantiers. Derrière ces travaux d'envergure, une ambition claire : adapter la ville aux défis de demain. Mobilité réinventée, habitat durable et espaces verts sublimés jalonnent cette transformation pensée pour conjuguer croissance et qualité de vie.
Avec l’essor démographique et l’attractivité grandissante de la ville, les projets urbains se multiplient pour fluidifier la mobilité, moderniser l’habitat et verdir l’espace public. Zoom sur les grands projets en cours et futurs à Toulouse en 2025.
Ligne C : la ligne B prolongée en 2025
Le chantier de la Connexion Ligne B (CLB), qui reliera Ramonville à Labège, entre dans sa phase finale. Le plus grand viaduc jamais construit à Toulouse, long de 2,2 kilomètres, est en passe d'être achevé, porté par 58 piles monumentales traversant autoroute, zones d'activités et même un lac.
Le 29 novembre 2024, les équipes ont procédé à la mise en place de la dernière travée entre les piles 57 et 58, clôturant ainsi près de deux ans de travaux d'envergure. Désormais, place aux finitions : pose de la couche d'étanchéité en février 2025, avant que Siemens, en charge du système de transport, ne prenne le relais pour équiper l'infrastructure.
Une mise en service en 2027
Après la pose des rails et câbles électriques, les premiers essais débuteront au premier semestre 2027. Une phase de marche à blanc de deux mois précèdera la mise en service effective prévue en septembre 2027.
Deux nouvelles stations verront le jour :
- Parc Canal, au cœur d'un pôle économique majeur.
- Labège-Madron, qui assurera la correspondance entre la ligne B et la future ligne C.
Temps de parcours estimé : 3 à 3 minutes 30 entre Ramonville et l'Institut National Polytechnique.
14 000 voyages par jour sont attendus selon Tisséo.
Un défi technique hors norme
La construction du viaduc a nécessité 17 000 m³ de béton, 3 000 tonnes d'armatures et 305 tonnes d'acier. Des travaux particulièrement complexes, notamment pour ériger les piles au beau milieu d'un lac et au-dessus de l'autoroute A61, nécessitant des interventions nocturnes minutées de 22h à 5h du matin/
Avec 249 millions d'euros investis, dont 60 millions pour le seul viaduc, la Connexion Ligne B marque une avancée stratégique pour désenclaver Labège et renforcer le maillage du métro toulousain. Si le calendrier est maintenu, les rames circuleront sur ce tronçon dès la rentrée 2027 pour offrir la liaison tant attendue entre Toulouse et Labège.
La rue de Metz achevée en mai 2025
Après deux ans de chantier, la rue de Metz s'apprête à révéler son nouveau visage. Pensé comme un axe structurant du réaménagement du centre-ville, ce projet à 12 millions d'euros redéfinit l'espace en faveur des piétons et des cyclistes, tout en intégrant une trentaine d'arbres et un cadre plus apaisé.
Suite à une pause en décembre permettant aux commerçants de souffler pendant les fêtes, les équipes ont repris le chantier depuis le 7 janvier 2025. L'objectif est de livrer la rue fin mai 2025. Les dernières interventions concernent la portion entre la cathédrale Saint-Étienne et la station François Verdier, avec la finalisation du dallage et la plantation des derniers arbres.
La Grand-rue Saint-Michel livrée pour novembre 2025
Après la rue de Metz, c'est au tour de la Grand-rue Saint-Michel, l'un des axes historiques de la Ville rose, d'entrer dans une nouvelle ère. Les travaux de réaménagement se poursuivent, avec pour objectif de transformer cette artère en un espace plus végétalisé, apaisé et adapté aux mobilités douces.
Démarrés au printemps 2023, les travaux avancent progressivement avec plusieurs transformations visibles. Le parvis du Castelet est en cours d'aménagement avec de la pierre naturelle, tandis que la paysage de la rue a été achevé fin janvier 2025.
En parallèle, l'ensemble de la rue est repensé :
- Une circulation apaisée : la rue passera à sens unique, réduisant la place de la voiture.
- Des mobilités douces mises en avant : une piste cyclable bidirectionnelle, séparée du trafic automobile, remplacera plusieurs places de stationnement.
- Un cadre plus vert et agréable : 42 nouveaux arbres seront plantés, portant à 2 000 m² la surface végétalisée contre seulement 65 m² aujourd'hui.
La livraison complète de la Grand-rue Saint-Michel est attendue pour novembre 2025.
Montaudran : végétalisation de la piste des Géants
L'ancienne piste de l'aérodrome de Montaudran, haut lieu de l'Aéropostale, s'apprête à vivre une métamorphose historique. D'ici 2026, cet espace emblématique, longtemps abandonné, se transformera en un parc linéaire végétalisé de 4,5 hectares, reliant le Bâtiment B612 à la Halle de la Machine.
Un chantier déjà bien engagé
Les travaux ont officiellement démarré en décembre 2024, avec une phase de "décroûtage" de l'ancienne piste. Depuis janvier 2025, les premières plantations ont été engagées, avec un objectif de 1 639 arbres et 18 000 m² de pleine terre pour désimperméabiliser le sol, autrefois recouvert d'asphalte. L'enjeu est de reconstituer un sol fertile en un temps record, favorisant l'épanouissement d'un véritable corridor végétal.
Un axe structurant pour Toulouse Aerospace
Ce parc linéaire de 1,2 km, longeant le périphérique, deviendra l'épine dorsale du quartier Toulouse Aerospace. Pensé comme un lieu de respiration urbaine, il reliera les différents pôles du secteur longtemps éparpillés sans cohérence. La friche devient un trait d'union entre résidences, commerces, espaces culturels et infrastructures de mobilité.
Une ouverture progressive jusqu'en 2026, horizon 2040 pour un paysage mature
Si la grande promenade de la Piste des Géants sera accessible dès le printemps 2026, il faudra encore une quinzaine d'années pour que la végétation atteigne sa pleine maturité. À terme, cet ancien site industriel, devenu un no man's land, s'effacera au profit d'un véritable mail végétal.
Transformation du parc de l'île du Ramier
Sur l'île du Ramier, autrefois dominée par le béton et les parkings du Parc des Expositions, une véritable métamorphose est en cours. D'ici fin 2025, ce site emblématique accueillera l'un des plus grands jardins publics de Toulouse.
Le chantier a franchi une étape clé avec l'inauguration, le 22 juin 2024, d'une passerelle piétonne et cyclable reliant l'île au quartier Croix-de-Pierre. À ses pieds, un vaste parc botanique prend forme sur l'ancien parking débitumé, avec des aménagements conçus pour favoriser la biodiversité et la détente.
Ce futur jardin public central s'organisera autour d'une allée arborée, reliant la piscine Nakache à une grande promenade. Inspiré des parcs à l'anglaise, il proposera des îlots boisés, des clairières, un kiosque à musique contemporain, ainsi qu'une aire de jeux thématisée autour de la volière ouverte.
- 13 hectares de parc et jardins seront aménagés, remplaçant bâtiments, voiries et parkings encore présents en 2020.
- Une baisse de température de 3°C sur 30 hectares est attendue, grâce à la fin du goudron et au retour de sols naturels.
- Une grande esplanade, aussi vaste que la place du Capitole, sera aménagée pour accueillir des événements culturels et sportifs.
Malepère : 6 500 logements d'ici 2040
Dans le sud-est de Toulouse, le quartier Malepère vit une transformation sans précédent. Jadis constitué de maisons individuelles et de petits commerces, il est aujourd'hui le théâtre d'un immense chantier urbain qui s'accélère en 2025. En quelques mois, son paysage a radicalement changé, et d'ici 2040, 6 500 logements auront vu le jour, redéfinissant totalement l'identité du secteur.
Avec 3 000 logements neufs livrés d'ici 2030, et le double en 2040, Malepère sera un quartier dense, structuré et modernisé. Mais cette transformation ne se limite pas aux immeubles :
- De nouvelles rues seront créées, redessinant le plan du quartier.
- La route de Revel sera réaménagée, avec des voies dédiées aux bus et aux vélos dans le cadre du Réseau Express Vélo REV11.
- Des espaces verts et des équipements publics viendront compléter cette mutation urbaine.
Ouverture de la nouvelle cité administrative en mars 2025
C'est un vaisseau amiral administratif qui s'apprête à ouvrir ses portes au pied de la butte de Jolimont. En ce mois de mars 2025, 1 600 agents de l'État intègrent la nouvelle cité administrative de Toulouse, un projet colossal lancé en janvier 2023, et qui, malgré un léger un retard, est arrivé à son terme.
Avec 89 millions d'euros d'investissement, ce projet remplace l'ancienne cité administrative de Compans-Cafferelli et s'inscrit dans le nouveau quartier Guillaumet. L'ensemble, composé de plusieurs bâtiments, est dominé par le bâtiment historique Lemaresquier, partiellement rénové, auquel s'ajoutent deux immeubles de 21 mètres de haut. Ces mastodontes, implantés rue Traversière, marquent l'entrée d'une nouvelle ère pour l'administration toulousaine.
Alors que les premiers habitants du quartier Guillaumet se sont déjà installés, les derniers aménagements sont en cours :
- Finalisation de la grande esplanade derrière la cité administrative.
- Travaux de voirie en phase d'achèvement.
- Mise en service de la plaine de jeux et du gymnase ainsi qu'une crèche.
Une première vélorue XXL prévue pour 2025
Toulouse s'apprête à franchir un nouveau cap dans l'aménagement cyclable avec sa toute première vélorue XXL, prévue pour cette année. Un cordon rouge inédit, qui s'étirera du canal du Midi jusqu'aux berges de la Garonne, traversant plusieurs quartiers, dont le Busca et Saint-Michel.
Une meilleure traversée de la ville
Contrairement aux premières vélorues, limitées à un quartier, cette nouvelle liaison permettra aux cyclistes de traverser plusieurs secteurs urbains sans interruption. Quatre rues étroites vont être repensées pour offrir un passage plus fluide aux deux-roues :
- Rue Saint-Joseph
- Rue Notre-Dame
- Rue Ludwig-Van-Beethoven
- Rue Longaud
Du rouge pour affirmer la priorité cycliste
Grande nouveauté : les chaussées des rues concernées seront entièrement peintes en rouge, un marquage jamais vu à Toulouse. Vu du ciel, un véritable ruban rouge reliera le canal à la Garonne, pour affirmer clairement la place des cyclistes dans l'espace urbain.
Comment fonctionne une vélorue ?
- Les cyclistes sont prioritaires : les voitures doivent rouler derrière eux, sans possibilité de dépassement.
- Une circulation plus apaisée : si la voiture n'est pas interdite, elle devient secondaire sur cet axe pensé pour favoriser la mobilité douce.
- Un modèle qui s'étend : après la rue des Amidonniers et la rue des Potiers, premières vélorues toulousaines en 2020, la ville va encore plus loin avec cette transversale cyclable unique.
La place Arnaud Bernard achevée pour l'été 2025
C'est une nouvelle page qui s'écrit pour la place Arnaud-Bernard, emblématique du centre-ville de Toulouse. Depuis septembre 2024, les premiers coups de pioche ont donné le coup d'envoi d'un vaste chantier qui va transformer le quartier. Plus végétalisée, plus ombragée et plus agréable, la place s'apprête à changer de visage, avec une livraison attendue avant l'été 2025.
Un réaménagement en profondeur
- Végétalisation et ombrage repensés : une dizaine d'arbres sera plantée et des espaces verts agrémenteront la place. Un voile d'ombrage suspendu à une pergola métallique, validée par l'Architecte des Bâtiments de France, viendra compléter cet aménagement pour protéger du soleil en été.
- Une placette réinventée : les rues Gatien-Arnoult et Trois Piliers bénéficieront elles aussi d'un réaménagement complet, avec des pavés en porphyre, des trottoirs élargis, des bancs et une nouvelle placette arborée à l'intersection de ces deux axes, à proximité de la basilique Saint-Sernin.
- Un projet dans la continuité de la piétonisation : comme d'autres espaces du centre-ville, place Arnaud-Bernard s'inscrit dans une dynamique de réduction de la circulation automobile au profit des mobilités douces et du confort des piétons.
Une place qui veut séduire une nouvelle population
Ce réaménagement s'accompagne d'une volonté de changer l'image du quartier et d'attirer de nouveaux visiteurs. En parallèle, la mairie travaille sur une diversification des commerces et un renforcement de la sécurité pour redynamiser ce secteur.
